ON RÉSUME TOUT
1. S'ENGAGER ET AGIR
Personne ne peut apprendre à votre place, cela semble évident, mais il convient de prendre conscience de l'importance de s'engager à participer activement à l'apprentissage pour le mener à bien.
Il ne suffit pas d'écouter, de recevoir passivement des informations de celui qui sait : pour apprendre, il faut assimiler l'information, la traiter, la transformer. C'est cette transformation qui mérite le nom d'apprentissage, qui est un processus complexe, actif et conscient, de traitement d'informations à la fois cognitives et affectives.
Il faut également tenir compte pour un apprentissage efficace des différences individuelles quant aux modes perceptifs, aux types d'intelligence, à la personnalité. Ainsi, chacun a un profil unique, et sa propre façon d'apprendre, qu'il importe de mieux connaître, pour découvrir celle qui lui convient le mieux, et l'améliorer.
Ainsi, l'apprentissage en autonomie vous laisse la liberté de choisir, et de contrôler votre formation en fonction de vos besoins, de vos intérêts, de vos goûts, et de recevoir de l'aide quand vous en éprouvez le besoin. Il vous permet d'accéder à une meilleure efficacité, en respectant votre profil unique d'apprentissage.
2. AVOIR DES RAISONS D'APPRENDRE
Évaluer ses besoins et définir précisément les objectifs;
Percevoir, comprendre, saisir le sens des objectifs;
Interroger sa motivation (buts, valeur, contrôle possible de la réussite de la tâche à accomplir);
Confiance en ses capacités de réussite;
Y trouver du sens (liens avec le connu, avec le quotidien, le projet de vie, les questions que l'on se pose);
Y trouver du plaisir.
3. APPRENDRE = CONSTRUIRE
S'appuyer sur ses connaissances et représentations antérieures, faire des liens et des associations entre le connu et l'inconnu, l'ancien et le nouveau;
Être capable, accepter de modifier ses représentations pour construire son savoir;
Pour mémoriser et ancrer les connaissances : mieux connaître le fonctionnement de la mémoire, répéter et réactiver l'information, la réutiliser dans des situations différentes, l'élaborer par transformation (reprendre ses notes, faire des schémas, expliquer à quelqu'un d'autre);
Comprendre : acquérir des connaissances factuelles (la langue) mais aussi des connaissances stratégiques (cognitives et métacognitives) pour favoriser cette acquisition grâce à la compréhension des processus d'apprentissage;
Faire : c'est par la manipulation concrète, la réalisation de tâches qu'on intériorise les informations et les stratégies.
4. RÉFLÉCHIR à ce qu'on a fait pour améliorer ce qu'on fera
Planifier : savoir quel effort il faut faire
Planifier les objectifs à court, moyen, et long terme. Repérer et exploiter les moyens dont on dispose (ressources matérielles et humaines), définir les stratégies à mettre en œuvre. Choisissez parmi ceux-ci les plus adaptés à vos besoins, à vos centres d'intérêt, à vos manières personnelle d'apprendre.
Réfléchir au fur et à mesure de l'action à ce qu'on a fait, prendre conscience des stratégies utilisées, chercher à savoir quelles façons de faire ont mené à la réussite ou à l'échec, identifier et analyser les erreurs, chercher à en comprendre le pourquoi, recommencer autrement... ou reformuler les objectifs de façon plus réaliste. Ne pas hésiter à demander de l'aide si nécessaire.
Utiliser des stratégies cognitives : apprendre à découvrir votre profil unique et les stratégies qui vous conviennent le mieux, élargir votre répertoire de stratégies, savoir les utiliser selon la situation, et les évaluer, les faire varier quand elles ne mènent pas au résultat souhaité.
Développer ses habiletés métacognitives : connaissances et conditions d'utilisation des stratégies cognitives, et connaissance de soi.
Se connaître : contrôle et gestion active de soi comme apprenant, de son engagement affectif.
Attendez-vous à passer par des phases de doute et de découragement, des baisses de motivation, le sentiment de ne plus réussir à maîtriser votre apprentissage. Cela est normal, car l'apprentissage nous confronte à l'inconnu, nous faisant risquer l'image que nous avons de nous-même, on peut parfois craindre d'avoir plus à perdre qu'à gagner. Avant de douter complètement de vos capacités, reconsidérez les méthodes et les stratégies que vous utilisez, qui sont peut-être inadéquates, cherchez à les modifier, à en découvrir de nouvelles, mieux adaptées à l'objectif et à la situation d'apprentissage, faites vous aider si vous n'y parvenez pas seul, et n'oubliez pas que rien n'est jamais perdu d'avance, et qu'on peut toujours apprendre à apprendre plus efficacement !
5. INTERAGIR
L'enseignant n'est pas le seul, ni même forcément le meilleur compagnon cognitif que vous puissiez trouver. L'ordinateur peut fort bien remplir ce rôle, de même que des échanges de qualité avec vos pairs, pas forcément plus experts, peuvent se révéler très profitables. En matière d'apprentissage de la langue, des études ont montré que les étudiants "experts" se donnaient plus d'occasion de la pratiquer dans des conditions naturelles (conversations avec des natifs), ou même seuls (avec un interlocuteur imaginaire).
Aussi, on renforce son apprentissage en expliquant à quelqu'un d'autre ce qu'on a découvert. Echanger son point de vue avec celui des autres permet de réguler, de valider nos représentations mentales. La nécessité de les communiquer oblige à les expliquer, à les justifier, ce qui permet par la même occasion de les clarifier pour soi-même.
POUR CONCLURE
Apprendre, c'est créer des liens entre passé, présent et avenir
De nos jours, la surabondance, l'immédiateté et la facilité d'accès à une information toujours disponible donne une illusion de savoir. Or, pour devenir connaissance, l'information doit être assimilée par le destinataire. Pour être assimilée, il faut tout d'abord une compétence à la recevoir, et une action pour la transformer, pour la relier et l'intégrer au déjà connu. Ces liens sont donc essentiels à l'apprentissage, lui donnant l'ancrage sans lequel aucune acquisition n'est possible.
Un lien d'ancrage vers l'avenir
L'apprentissage humain se distingue de l'apprentissage animal en ce qu'il nécessite une motivation, une prise de conscience et la construction d'un but à atteindre, donc de se projeter en avant et créer un lien d'ancrage dans l'avenir.
Un lien d'ancrage dans le présent
Le processus de construction des connaissances nécessite une activité cognitive consciente, où l'on fait par soi-même, puis l'on réfléchit à ce que l'on a fait, on cherche à découvrir les facteurs qui conduisent à la réussite ou à l'échec, pour corriger les erreurs, modifier le comportement. Cela implique une gestion active de ses démarches cognitives, mais de façon toute aussi importante une gestion active de son engagement affectif, de la connaissance de soi comme apprenant.
Un lien d'ancrage avec le passé
Les connaissances, expériences et représentations antérieures jouent un rôle primordial dans l'acquisition des nouvelles connaissances. L'apprentissage ne peut se faire que par l'établissement de liens et d'associations entre l'ancien et le nouveau.
Ainsi de la mémorisation : l'acquisition et l'intégration dépend des connaissances déjà présentes en mémoire à long terme. L'association du nouveau et de l'ancien est le moyen de stockage et de rappel de l'information en MLT. Celle-ci peut se développer, et plus on apprend, mieux on apprend, et plus on peut apprendre. Ce qui ne sert pas est oublié, pour retenir, il faut réactiver les connaissances, mais aussi les utiliser dans de nombreuses situations différentes.
Enfin, savoir prendre le temps nécessaire à la compréhension est essentiel dans l'intégration du savoir. La compréhension des processus d'apprentissage, en liaison avec la connaissance de sa manière personnelle et unique d'apprendre, permettra de construire efficacement ses connaissances, de les retenir pour les réutiliser ultérieurement, de savoir apprendre dans différentes situations, et de devenir autonome.